Rencontre avec un écrivain rebelle: Nicolas Bokov (mai 2010)
en classe de seconde (16 ans) au Lycée de La Malassise à Longuenesse (Académie de Lille ) FRANCE
Compte rendu par Anne Fontaine [AF], professeur de Lettres classiques
Les élèves de seconde ont apprécié la venue de Nicolas Bokov mais ont regretté que l’entretien soit trop court (ce qui est aussi mon avis…). Certains auraient voulu deux heures, ce qui me semble logique pour un tel témoignage littéraire et humain.
C’est la vie de Nicolas qui les a intéressés, passionnés, voire bouleversés. Ils ont eu un aperçu de celle-ci à travers un exposé fait par trois élèves devant la classe après la lecture de Dans la rue, à Paris (Editions Noir sur Blanc, 1988).9i!!mk~$(KGrHqJ,!hIEzetNE1pmBNFbvowLR!~~0_12.JPG)
Ils ont fait la connaissance d’un homme qui reste confiant et gai malgré toutes les vicissitudes, et qui a la volonté de résister à l’adversité. Ils ont, par la même occasion, découvert (un peu) l’histoire de la Russie soviétique. Ils ont feuilleté Où va la Russie, et la France avec elle ? 
Les jeunes ont aussi aimé découvrir en vrai celui qui se cache derrière un nom d’auteur et beaucoup précisent que cela leur donne envie de lire ses livres. Je leur ai donc donné, sur le conseil de Nicolas, la bibliographie suivante, en plus des deux livres cités ci-dessus : Déjeuner au bord de la Baltique (Editions Noir sur Blanc, 1999), La Conversion (Editions Noir sur Blanc, 2003).
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Cette expérience, nouvelle pour tous, est à réitérer car elle se révèle riche en culture qu’on ne peut acquérir seulement par les livres, plus riche que celle qui passe par l’enseignement au travers de textes d’écrivains généralement morts, en tout cas, qu’on ne peut voir ni entendre. Je dirais même toucher, puisque j’ai une élève qui vient d’Ukraine et à qui j’avais demandé d’accueillir Nicolas. Celle-ci a fort bien présenté l’auteur en russe, et un dialogue s’est immédiatement instauré entre eux, à voix basse, si bien que j’ai demandé qu’on augmente le volume et qu’on traduise les propos qui avaient été échangés. Ce qui fut fait aussitôt.
Le bilan est qu’il est nécessaire d’avoir bénéficié d’une préparation à la venue de l’écrivain, d’avoir lu au moins un livre de lui pour pouvoir partager, avec lui, de précieux moments.
N.B. Les livres ont été achetés au préalable par le Centre de Documentation et d’Information de l’établissement et j’ai prêté les miens pour parer au plus pressé. (Dans la rue à Paris et La Conversion). Il est indispensable que les librairies soient contactées pour acquérir les livres.
Les impressions de Paul Emptaz, élève de seconde 3
Qu’avez-vous retiré de la rencontre avec un écrivain ?
J’ai pu m’imaginer cet écrivain dans le contexte décrit dans sa biographie et l’histoire de sa vie. Cela semble très intéressant de pouvoir connaître l’auteur et le contexte dans lequel il a vécu lors de la rédaction de son ouvrage et les motivations qui l’ont poussé à écrire.
C’était très enrichissant et la classe était un endroit de rencontre agréable. Une installation en demi-cercle aurait permis à l’écrivain d’être encore plus présent au sein de la classe.
Que vous a apporté cette rencontre ?
Au début, on n’arrivait pas à se rendre compte que l’homme, qui se tient devant nous, est celui qui a vécu ce que l’on a lu et ce que le professeur nous avait raconté au préalable. [AF: Je leur avais un peu parlé de Nicolas, parce que je le connais depuis plus de dix ans].
La rencontre, quoique trop courte, fut riche en émotions et en échanges. L’écrivain avait l’air de se sentir à l’aise, et avait le sentiment d’être écouté et de susciter l’intérêt. Rencontrer un homme qui a eu une vie et un passé difficiles nous permit d’avoir une vision des choses totalement différente de celle que l’on nous enseigne à la maison ou à l’école. Je pense que l’expérience doit être renouvelée, peut-être plus longue, avec une lecture préliminaire des œuvres par l’ensemble de la classe.