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En 1927, le Ministère de l’Instruction publique officialisait la création d’un enseignement de langue, littérature et civilisation polonaise à la Faculté des Lettres de Lille. Dès lors, les Etudes polonaises bénéficièrent de dons tant d’artistes, d’écrivains, de professeurs que de simples particuliers, souvent anonymes. Pour tous, ce lieu de savoir était le plus sûr conservatoire de ce qui avait été important dans leur existence, dans leur relation à la Pologne dont ils étaient originaires. Près de 87 ans plus tard, cette tradition persiste. L’université de Lille3, installée à Pont-de-Bois depuis 40 ans recèle de véritables richesses dans sa collection de quelques 16 000 volumes de Polonica. Elle est également dépositaire d’archives dont la charge symbolique est considérable. Celles-ci permettent de comprendre la vie d’une communauté d’étrangers venus vivre dans la région, mais aussi de saisir comment celle-ci parvint à intégrer pleinement la société au sein de laquelle elle s’est dissoute sans totalement perdre son identité spécifique. Et cela ne se fit pas sans que la population d’accueil en soit quelque peu modifiée !
Les hommes et les femmes n’ont pas vécu l’expérience de l’immigration pareillement. Leurs souvenirs ne sont pas toujours d’une tonalité identique parce que la mémoire ne dit pas l’histoire, elle en écrit sa propre variante. Aussi est-ce aux femmes cette fois que priorité est donnée à travers une vaste sélection d’objets, d’œuvres d’art, de documents et de photographies.
La richesse et la complexité des différents aspects de la vie quotidienne des femmes polonaises se révèlent sous l’éclairage croisé des souvenirs transmis, des documents oubliés et retrouvés.
Ce patrimoine « familial », privé, intime présente un caractère fragmentaire, dépouillé parfois d’explications. Il est précieux pour l’historien qui saura l’interpréter pour permettre aux descendants des immigrées, ceux auxquels « les grands-parents n’ont pas raconté », de renouer avec le passé de travail, de combats et d’efforts de ces femmes qui traversèrent l’Europe pour que la vie soit plus douce, le pain plus blanc…
http://cecille.recherche.univ-lille3.fr/agenda/manifestations-et-mediatisations/article/exposition-cheminements-de-femmes